La technique

La largeur des voies varie de 2 mètres à 1,70 mètre.

  • Ligne de Saint-Paul à Léon : 2 mètres
  • Ligne de Saint-Paul à Castets : 1,80 mètre
  • Ligne de Saint-Géours à Magescq : 1,70 mètre
 
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Une carte de la région du Marensin avec les 3 lignes :

1) Saint-Géours - Magescq

2) Saint-Paul - Léon

3) Saint-Paul - Castets

 

La largeur de 2 mètres est trop grande et gêne notablement le tirage, surtout quand la traction a lieu au moyen de deux animaux attelés de front qui ne tirent pas toujours également. 

La largeur de 1,80 mètre est, aux dires des techniciens, la plus convenable.

 
Des traverses de 2,40 mètres de longueur équarries sur la surface inférieure et supérieure sont posées selon un espacement de 1,50 mètre à 2 mètres qu'il est recommandé de réduire encore pour soulager les rails. Leur épaisseur est de 18 à 25 cm. Les rails de 12 cm de largeur et 15 cm de hauteur reposent sur ces traverses et sur des cales, placées dans l'intervale des traverses. La longueur de ces rail est, par exemple, de 3,333 mètres sur la ligne Saint-Paul à Castets.

 

 

 L'assemblage se fait au moyen d'une entaille de 7 cm de profondeur et de 13 cm de largeur pratiquée dans la traverse.

Dans cette entaille, se logent les deux abouts des rails, serrés au moyen d'un coin en bois qu'on place sur le côté extérieur de l'entaille et qu'on enfonce avec un maillet ou le revers de la hache.

La saillie du rail sur l'intérieur de la traverse est de 8 cm ; elle peut être réduite de moitié ou même à rien vers l'extérieur, car il importe de laisser à ces bouts toute la force que peut porter le bois qu'on emploie ; il arrive souvent, en effet, que, dans les traverses faites en bois jeune et de droit fil, ces bouts éclatent quand on serre le coin, ce qui met la traverse hors de service. Pour le même motif, il faut donner au moins 30 cm de volée à ces bouts.

 
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Le rail de bois 'landais'

 

 

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Le rail de 'Newcastle'
 

 Il est important que les rails soient faits avec des pins sciés longitudinalement en quatre et qu'ils soient disposés de telle sorte que l'arrête correspondant au coeur du bois, soit placée en haut et vers l'intérieur de la voie.

On peut considérer que les rails en bois de pin, bien choisis, bien entretenus durent en moyenne trois ans et demi, et les traverses, dans les mêmes conditions sept ans. Quand les rails sont de droit fil et de bon bois, ils sont lissés par les roues des wagons ; leur surface durcie résiste beaucoup mieux et est plus favorable à la traction.

 

Deux exemples de voies en bois :

 

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Dans la forêt canadienne, une voie sommaire en rondins à peine nettoyés, d'un usage temporaire

 
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Et un funiculaire aux Etats-Unis, dans le Tenessee, une installation durable avec une technique plus élaborée

 

 

L'entretien de la voie est primordial.

Les rails durent plus longtemps dans les sections en déblai que dans celles en remblai, et plus dans un endroit humide que dans un endroit sec. Ils périssent presque toujours par rupture entre les traverses.

On doit veiller à un bon calage. Les pluies d'orages lavent le sable sur lequel les cales sont posées, celles-ci fuient, laissant le rail exposé à être rompu par la première charge qui passe. Les autres accidents fréquents sont les ruptures de têtes de traverses, au moment où l'on enfonce les coins dans l'entaille, la détérioration aux passages à niveau (sur la ligne des forges d'Ychoux à la gare d'Ychoux, l'agent voyer-chef Sibien n'accepte la mise en activité qu'à la condition de remplacer les rails de bois par des rails de fer munis de contre-rails dans la traversée du chemin n°20 et de paver de scories et de matériaux résistants la voie en cet endroit - rapport du 28 janvier 1856).

En définitive, la fréquentation importe moins que l'entretien. Pour une section de 30 km, il faut prévoir 3 cantoniers-charpentiers constamment en service.

 

 

 Sur ces rails circulent des wagons en bois dont l'essieu metallique mobile tourne avec les roues, qui y sont fixées comme dans les wagons de chemin de fer. Ils avaient selon leur usage, deux ou quatre roues. La traction est faite par une paire de boeufs ou de mules, attelés de front, le plus souvent ; parfois aussi un troisième animal marche devant.

Le poids utile par paire de boeufs ou de mules est de 3 000 kg mais pourrait s'élever à 3 500 kg avec une voie très bien entretenue. Ainsi s'avère exacte la remarque du marquis de Lur-Saluce : les rails de bois permettent de transporter "avec la même force de traction des poids beaucoup plus considérables que par le roulage ordinaire" (lettre du marquis de Lur-Saluce au ministre des Travaux Publics du 7 février 1855).

Dans quelques circonstances, on a pu faire traîner 4 000 kg, mais c'est un maximum peu recommandable si l'on ne veut pas 'ruiner' les animaux ! Il faut aussi tenir compte de la déclivité qui, parfois jugée trop forte, empêche les wagons de marcher à charge entière, et compromet donc l'effet utile du chemin de bois.

 
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Le principe développé par Ralph Allen au XVIIIè siècle, en Angleterre
 

 Sur la ligne de Saint-Paul à Léon des expériences furent faites pour le transport de voyageurs sous le contrôle de l'ingénieur Crouzet : "Notre véhicule consistait en une caisse de voiture suspendue sur ressort et fixée à un wagon ; une paire de mules y fut attelée et nous parcourûmes 15 km en moins d'une heure, tant au trop qu'au galot..."

Mais on considère que pour les transports rapides tels que la circulation des personnes, le chemin à rail de bois n'offre aucun avantage comparativement aux routes pavées ou empierrées.

 

 

 Poursuivre la visite :
 Ligne Saint-Paul-lès-Dax - Léon

 

 

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