Propriétaires de vastes forêts et d'établissements métallurgiques considérables, sachant apprécier l'immense service que les routes agricoles, destinées à relier la vaste contrée des Landes au chemin de fer de Bordeaux à Bayonne, sont appelées à rendre à un pays privé jusqu'ici de voies de communication, Boulart, Dubourg et Lapeyrère offrent d'établir sur l'accotement de plusieurs routes projetées des voies à rails de bois, prenant l'engagement de transporter tous les matériaux nécessaires à la construction et à l'entretien desdites routes.
Parallèlement, le marquis de Lur-Saluce, propriétaire des forges d'Uza et de grandes étendues de pins, insiste sur le caractère économique de ce moyen de transport pour opérer l'empierrement des routes projetées : les rails de bois permettent de transporter avec la même force de traction des poids beaucoup plus considérables que par le roulage ordinaire (charrette avec attelage de mules ou de boeufs). Par lettre du 7 février 1838 au ministre des Travaux publics, il avait déjà présenté un projet détaillé. Deux directions l'intéressait spécialement :
- 1° De Saint-Julien-en-Born vers la gare de Morcenx par Uza, Onesse, Laharie.
- 2° De Lit vers Rion par Uza, Lévignacq, Lesperon.
Mais l'ingénieur Crouzet trouve le projet 'Lur-Saluce' encore prématuré. Il est plus favorable au projet Boulart et Cie car ils revenaient à nouveau sur leur dessein de reprendre la concession Costedoat et Lapeyrère et de la prolonger sur la route 132 (où elle était construite sur déjà 8 km au nord de Castets) jusqu'à Labouheyre. Favorable également est le préfet qui souligne auprès du ministre des Travaux publics "l'incontestable utilité pour la contrée traversée". En août 1856, il affirme l'urgence de terminer la route impériale 132, construite depuis longtemps dans le département de la Gironde. Le chemin Boulart et Cie faciliterait l'apport des marchandises.
En octobre, deux nouveaux arguments sont apportés : la réalisation du chemin mettrait en communication avec le chemin de fer de Bordeaux à Bayonne, par la gare de Labouheyre, le Marensin "dont les produits sont un aliment considérable pour le commerce et l'industrie". Et nouvel argument de poids : "La route 132 traverse, dans leur plus grande largeur, les propriétés impériales situées dans la Grande Lande. La pose de rails de bois donnerait la plus grande facilté pour exécuter dans des conditions économiques les diverses constructions projetées par S.M. l'Empereur".
Efforts inutiles : l'Administration supérieure se refusait à prendre une décision et Boulart et Cie faisaient savoir le 27 décembre 1857 au préfet que la création des routes agricoles de la gare de Rion à Uza et de celle de Morcenx à Onesse rendait sans intérêt leur projet initial.
Ainsi était enterré un projet qui avait eu des défenseurs actifs ... mais aussi de violents opposants, nouvelle phase de la rivalité du groupe Boulart-Dubourg et du groupe Bertrand-Geoffroy.
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Commentaires
1 Jérôme Chibrac Le 20/12/2013
journaliste, je réalise régulièrement des reportages vidéos pour la XLTV, plateforme de reportages en ligne du Conseil général des landes
Très intéressé par le contenu de votre site, je souhaiterais proposer votre démarche et les lignes des Landes à la XLTV.
Auriez-vous un contact (Téléphone, mail...)
Bien à vous,
Jérôme Chibrac