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A Biscarrosse-Bourg, la 030T n°6 et sa rame voyageur cotoient un convoi militaire pour le camp de Naouas (sur la gauche)
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C'est certainement la ligne la plus 'exotique' de l'histoire ferroviaire de ce département. Elle va traverser une zone quasi-désertique de la côte landaise. Au tracé sinueux, avec des courbes de 250 m de rayon, s'ajoutent de fortes déclivités pour franchir les dunes (jusqu'à 20 mm/m). Seules 2 haltes vont jalonner les 23 km de ce parcours inauguré le 26 avril 1909. |
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Ci-dessous, le tableau récap de l'historique de la ligne :
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Les gares sont les suivantes :
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Horaire d'octobre 1917
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Carte de la ligne (Michelin)
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Le trafic voyageurs cesse le 15 septembre 1939 et le trafic marchandises le 1er juillet 1962. Pendant les 6 décennies de son utilisation, cette ligne aura eu une activité très faible. En effet, aucune agglomération n'est traversée durant le parcours, les deux arrêts de Jaougot et des Lamanch's sont perdus au milieu de nulle-part, l'activité forestière est limitée. Tout cela fait que cette voie ferrée ne sera jamais rentable.
Il se dit même que les rares passagers étaient les résiniers qui montaient sans payer sur les convois de marchandises.
Sûrement pour toutes ces raisons, cette ligne fut la seule à ne pas reprendre le trafic voyageurs lors de la seconde guerre mondiale.
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Par la suite, le ministère de la Défense, désirant implanter un site de lancement de missiles, annexa et ferma toute la zone des dunes comprise entre Mimizan et Biscarrosse. Fermée en 1962, la voie ferrée fut déposée et les rails et traverses vendus. |
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La halte d'embranchement de Naouas d'où la ligne vers Mimizan se détache de la section qui file vers la plage de Biscarrosse
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Dans le cordon de dunes, la route et le rail sont autant sinueux l'un que l'autre !
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Le rapide de Naouas serpente dans le cordon dunaire côtier
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La ligne entre dans Mimizan-Plage par le dépôt VFL, au nord de l'agglomération balnéaire. A gauche, les autorails De Dion-Bouton, tout récemment retirés de la circulation, stationnent.
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A l'entrée de Mimizan se trouve le dépôt des locomotives et la voie qui file sur Biscarrosse
Le dépôt de la plage en avril 1960
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La voie pénètre dans la station balnéaire par le nord-est
La gare est vers la gauche, le dépôt vers la droite
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Au-delà de la gare de la Plage et du pont sur le Courant, la ligne regagne Labouheyre, située sur la grande ligne Bordeaux-Dax
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La Direction Générale pour l'Armement - Essai de Missiles (DGA-EM) : |
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Sous sa nouvelle dénomination depuis le 1er janvier 2010, la DGA-EM, jusque-là Centre d'Essais et de Lancement de Missiles (CELM), et autrefois CEL (Centre d'Essais des Landes) est située entre Biscarrosse-Plage et Mimizan-Plage et entre l'océan Atlantique et l'étang de Biscarrosse et de Parentis. Ce site est spécialisé dans les essais en vol et terrestres de missiles pour les industriels et clients du Ministère de la Défense, ainsi que l'entraînement des forces armées. |
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L'armée va créer un site d'essai autour du camp de Naouas |
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A travers les dunes de sable, seules des plaques de béton permettent de stabiliser une route d'accès |
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Sous l'influence du CEL, la ville de Biscarrosse va connaître une croissance démographique importante. De 3 000 habitants au recencement de 1962, la commune va en compter plus de 7 000 à celui de 1968. Actuellement au-delà des 12 000 habitants, la population de Biscarrosse continue de progresser à cause de la pression immobilière du Bassin d'Arcachon et grâce à un site privilégié entre Océan, Lacs, Dunes et Forêt. |
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Des installations modernes vont voir le jour dans les années 60'
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On aperçoit, tout proche du site militaire, la station balnéaire de Biscarrosse-Plage
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Préparartion d'une rampe de lancement de missile |
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En juillet 1962, après la signature des accords d'Evian, qui prévoyaient la fermeture du CIEES (Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux situé à Colomb-Béchar), le gouvernement français décide de créer un centre d'essais de missiles dans le Sud-Ouest de la France, entre Biscarrosse et Mimizan. Le Centre d'Essais des Landes doit permettre de tester à la fois des engins tactiques, des missiles tactiques nucléaires (300 km de portée) et des missiles stratégiques (3 000 km de portée). La séparation des activités militaires et civiles conduisit à créer le centre spatial de Kourou en Guyane.
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Archéologie ferroviaire de la ligne : |
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Une autorisation était nécessaire pour aller à la découverte du tracé de la ligne désormais dans une zone interdite. Après une première tentative avortée à la suite de la tempête de janvier 2009, un accord de visite m'a été octroyé suite à une nouvelle demande déposée au printemps 2010. |
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Remerciements : |
- à Marie et à Anick pour m'avoir permis de rentrer en contact avec les autorités militaires de Biscarrosse,
- au responsable de la Sécurité du site d'avoir accepté mon projet d'archéologie ferroviaire et de m'avoir permis de réaliser les quelques photos qui suivent,
- à mon accompagnateur de cette journée du 17 août 2010 dont le véhicule 4x4 a avalé sans coup férir des pistes parfois très sablonneuses.
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La voie arrive à Naouas par ce chemin |
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La halte de Naouas n'est plus. Cette plateforme est tout ce qu'il reste des installations de cette gare de bifurcation |
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Il subsiste néanmoins quelques traces de la présence de la gare avec ces quelques rails ... |
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En quittant Naouas, la ligne effectuait une courbe à droite à destination de Biscarrosse-Plage. Sur la gauche, le tracé vers Mimizan n'est plus visible |
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On retrouve le chemin de voie venant de Naouas (en haut) à destination de Mimizan (en bas) dans la lette des Graous |
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La ligne approche de la halte de Jaougot |
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Le bâtiment de la halte est toujours là ! |
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Le nom, peint dans un relief inversé, est encore lisible |
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Par contre, le bâtiment est en piteux état après des décennies d'abandon |
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On aperçoit encore l'escalier d'accès au quai des marchandises |
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Quittant Jaougot, la ligne reprend sa route vers Mimizan-Plage |
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Traversant la lette de Las Pleyres, on approche de la dernière halte ... |
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... celle des Lamanch's |
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C'est une belle surprise de retrouver la halte encore debout |
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Le cartouche est un peu effacé, mais on devine le début et la fin du nom |
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L'intérieur de la halte est en meilleur état qu'à Jaougot, le toit n'étant pas effondré |
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Le quai des marchandises émerge encore de la végétation |
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La ligne quitte les Lamanch's en direction de Mimizan-Plage, son terminus |
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La voie empruntait ce large passage entre les dunes, devenu un pare-feu |
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Enfin, la ligne quitte l'enceinte militaire et arrive à Mimizan-Plage |
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Poursuivre la visite : |
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Ligne Labouheyre/Mimizan-Plage |
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Commentaires
1 de passage Le 27/07/2018
2 durbain patrice Le 13/06/2018
3 Denis Burger Le 22/03/2015
Juste pour dire que c'est bien dommage que cette ligne n'a pas pu être sauvegardée ni maintenue (et pas que pour le côté exotique..). Il y a certes( bien-sûr..), le problème de la traversée du C.E.L., avec le côté sensible et militaire du site, et surtout (aujourd'hui encore plus qu'avant..), le côté..rentabilité (argent oblige..).
Vos photos mises sont très belles et..révélatrices.
Encore une bonne fin de journée et week-end, salutations sincères.
4 Gerard Oscamou Le 15/08/2011
Les personnes qui vous ont autorisé a visiter le site ont pû omettre l'information ,je rajouterais donc un point a vos commentaires .
La ligne de chemin de fer traverse des terrains propriété du Ministère de l'Agriculture ( hormis la zone de Naouas ).
Il semble que la quasi totalité des installations des activités existantes a l'époque ,habitations , gares , maisons forestières ont été rasées pour permettre l'activité CELM.
5 Mercier Le 28/10/2010
Toutes les pages de votre site sont remarquables et un grand bravo pour vos recherches sur les traces laissées par lignes disparues.
Alain Mercier